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Vous angoissez à l’idée de passer un oral ? D’aborder quelqu’un ? Ou de participer à une soirée ? Si votre manque de confiance vous gêne au quotidien, rassurez-vous, ce n’est pas une fatalité. Avec le temps et quelques exercices, il est possible de dominer ce trouble très fréquent, notamment à l’adolescence.
« Quand il faut prendre la parole en classe, je bafouille, je rougis, j’ai peur des moqueries, donc je ne lève presque jamais la main », explique-t-elle.
A l’adolescence, nombreux sont ceux à partager les angoisses d’Aurélie. C’est d’autant plus vrai que c’est aussi souvent le temps des premières amours. « Je n’ai jamais été timide auparavant, précise Benjamin, également en classe de troisième, mais maintenant, je perds un peu mes moyens lorsque je dois aborder une fille. Du coup, j’envoie des amis ou je me cache derrière des SMS ! »
« Pour beaucoup, la timidité passera naturellement, après plusieurs petits succès »
Période de grands bouleversements, l’adolescence est, en effet, une étape que l’on traverse souvent en manquant de confiance en soi. « Les adolescents sont vulnérables, confirme Michèle Freud, psychothérapeute et sophrologue. Ils font face à des changements hormonaux et corporels, et l’image qu’ils ont d’eux-mêmes ne correspond souvent pas à ce qu’ils souhaiteraient. Pour beaucoup, la timidité passera naturellement, après plusieurs petits succès : une relation amoureuse, une réussite au bac… Pour d’autres, le chemin à parcourir peut être plus long, notamment lorsque ce manque de confiance est lié à une humiliation ou à un traumatisme. »
Mais que votre timidité soit passagère ou plus profondément ancrée, certaines astuces peuvent vous permettre de vous sentir plus à l’aise avec vous-même et avec les autres.
Apprendre à mieux se connaître
Afin d’oser et de s’affirmer en société, commencez par faire le plein d’ondes positives. La timidité est souvent liée à une mauvaise image de soi. Alors, plutôt que de vous focaliser sur ce qui vous déplait, dressez plutôt la liste de vos qualités et concentrez-vous sur ces points forts.Et pourquoi ne pas vous imaginer en plus un ami intérieur ? C’est le conseil que donne la psychothérapeute Sophie Braun, auteure d’un excellent livre adressé à tous les jeunes un peu perdus dans la vie : « Imaginez que vous êtes un copain ou une copine. Quels conseils vous donneriez-vous ? ».
Vous pouvez également prendre l’habitude de noter tout ce dont vous pouvez être fier : avoir aidé un ami, trouvé un job d’été… Habituez-vous à vous féliciter, même pour de petites choses. Cela booste l’ego et vous incite à aller de l’avant. Acceptez et appréciez aussi tous les compliments et les remarques positives que l’on peut vous faire, et votre confiance en soi s’en trouvera renforcée.
S’affranchir du regard de l’autre
S’il peut-être intéressant de rechercher le regard bienveillant d’un proche pour gagner en confiance en soi, il est aussi nécessaire de se détacher, peu à peu, du jugement des autres. Car à force de craindre de leur déplaire, de faire un faux pas ou d’être mal compris, on risque tout simplement de ne plus rien faire et de se replier dans sa coquille. « Ceux qui n’osent pas s’exprimer vivent dans une totale soumission au regard des autres », explique Frédéric Fanget, psychiatre et auteur du livre « Affirmez-vous ! ».
Utilisez donc plutôt votre énergie pour aller vers eux, les découvrir (vraiment), leur poser des questions. Plutôt que : « Que pense-t-il de moi ? », demandez-vous : « Qui est-il ? », « Quels sont ses goûts ? ses passions ? » Tentez également d’adopter un discours intérieur plus objectif. Plutôt que de vous dire : « Cet élève ne m’a pas dit bonjour parce qu’il ne m’aime pas », peut-être pourriez-vous simplement vous dire qu’il avait certainement la tête ailleurs.Anticiper pour mieux se préparer
Lorsqu’une situation angoissante se profile à l’horizon, plutôt que de compter les jours et d’angoisser, mieux vaut prendre les devants et s’y préparer. Ainsi à l’approche d’une date d’exposé, Victoire, lycéenne, répète à haute voix, parfois avec un vrai public, et s’imagine en situation : « Comme cela je l’ai déjà fait, je maîtrise mieux et je ressens moins de stress avant et pendant que je passe à l’oral ».Michèle Freud recommande d’ailleurs l’emploi de techniques de relaxation et de visualisation positive afin de « mieux appréhender la situation anxiogène, de la vivre de façon plus sereine et de la maîtriser ». Ainsi s’imaginer réussir son oral d’anglais avec brio permet d’aborder l’épreuve avec davantage de tranquillité.
Travailler son langage corporel
« 60% de la communication humaine est non verbale et 30% passe par le ton de votre voix, ce qui signifie que 90% de ce que vous dites ne sort pas de votre bouche », explique Alex Hitchens, entremetteur professionnel, interprété par Will Smith, dans le film « Hitch ». De nombreux chercheurs s’accordent, en effet, à estimer que de 60% à 90 % de la communication ne passerait pas par les mots.Les recruteurs le disent, la première impression est souvent déterminante : une poignée de main, un regard, une posture en disent déjà bien long ! Dans son livre « Et si je faisais bonne impression ! », Cécile Gevrey-Guinnebault donne une série de conseils pratiques sur le langage corporel à adopter pour mettre toutes les chances de son côté. Elle insiste d’abord sur le regard qui ne doit être ni fuyant, ni trop lourd : « Un contact visuel peut durer quelques secondes sans être appuyé, écrit-elle. L’important c’est qu’il soit renouvelé fréquemment. »
Bien sûr, pour briser la glace, rien de tel que d’accompagner ce regard d’un sourire. Il faut également veiller à rester bien en phase avec votre interlocuteur : ayez l’air concentré quand il s’adresse à vous, répondez à ses sourires… Enfin, et on vous l’a sûrement déjà répété, mais pensez bien à respirer, à vous tenir droit et à faire des gestes suffisamment amples.
Autre petit conseil à l’attention des plus timides : si vous êtes en tête-à-tête avec quelqu’un, essayez de vous asseoir à côté de lui plutôt qu’en face, cela crée davantage de proximité. Et n’hésitez pas à rester debout si vous devez animer une réunion ou vous exprimer publiquement, cela renforcera votre autorité naturelle.
